Vers un mois et demi de gestation, on peut observer les premiers mouvements de l’embryon. Une fois que les réflexes de retrait ont été jusqu’à leur plein développement, ils font place au réflexe de Moro vers 10 semaines in-utéro. « Il prépare l’organisme à déployer l’activité physique intense nécessaire aux réactions de combat ou de fuite qui peuvent être adoptées pour faire face à une situation urgente » (Marie-Claude Maisonneuve).
A la naissance, il est pleinement présent. Le bébé quitte un environnement chaud, doux pour un autre où les perceptions des différentes sensations lui paraissent plus fortes, plus agressives.
Quel est le rôle du réflexe de Moro ?
Il constitue durant les 2 à 3 premiers mois de la vie, le réflexe d’alarme du bébé, il a un rôle de survie.
Le réflexe de Moro est une réaction instinctive de défense, et de sauvegarde face à un ou des stimulis que le système sensoriel du nouveau-né perçoit comme menaçant.
C’est un réflexe d’agrippement en lien avec les réflexes palmaire, plantaire, et de succion.
Il colore la vie émotionnelle du bébé. Il n’a pas encore la maturité cérébrale nécessaire pour discerner si les stimulis qui lui arrivent par ses sens sont dangereux ou non pour sa vie.
Le réflexe de Moro joue un rôle important dans le développement de la respiration chez l’enfant. Son émergence coïncide avec les premiers mouvements respiratoires observés pendant la gestation vers 3 à 4 mois de grossesse.
A la naissance, sa pleine activation se manifeste avec la première respiration.
Exemples de stimulus menaçants
Après la naissance, les éléments déclencheurs de ce réflexe sont :
- un bruit fort et soudain
- une odeur forte et inhabituelle,
- un changement brutal de luminosité,
- un mouvement soudain dans le champ visuel,
- un vent fort sur le visage,
- des mains qui prennent brusquement le bébé, et qui laissent tomber sa tête en arrière, ou qui le serrent de trop…
Description du réflexe de Moro
Ces stimulis peuvent provoquer une frayeur qui va se manifester par un mouvement brusque.
La tête du bébé va vers l’arrière, il prend une rapide inspiration, les mains s’ouvrent comme pour agripper.
Il se fige quelques instants avant de ramener ses bras et ses jambes en criant (expiration) pour alerter son entourage.
Ce réflexe devrait être intégré vers 3-4 mois après la naissance et faire place au réflexe de Strauss qui un mouvement de surprise au court duquel une courte réflexion permet d’analyser si le danger est réel ou non.
L’inhibition du réflexe de Moro intervient entre 3 et 6 mois après la naissance. A partir de ce moment, il ne devrait s’activer qu’en cas de menace réelle, pour la vie du bébé.
Comment apaiser le réflexe de Moro ?
Chez le bébé, c’est la sécurité affective qui est nécessaire au plein développement du réflexe de Moro. C’est-à-dire qu’il puisse relâcher ses peurs, ses tensions, ses pleurs, ses cris en étant accueilli par ses parents.
Il est important de donner toute la sécurité possible à un bébé en le berçant , le tenant tendrement dans les bras tout en sachant que ses pleurs sont utiles car il lui font du bien et l’apaisent.
Il a besoin d’interactions qui lui procurent de la sécurité, l’enfant se sent protégé.
Les effets de la persistance du réflexe de Moro au niveau sensoriel
Ce qu’il faut comprendre est lorsque le réflexe de Moro est décelé chez un enfant, cela signifie que ce dernier est resté à sensibilité de naissance. Il peut être hypersensible par un ou plusieurs canaux sensoriels comme :
- Une sensibilité au toucher, il ne supporte pas certains tissus de vêtements, les étiquettes le gênent ou encore les coutures des chaussettes, il évite les contacts physiques…
- Une sensibilité au son, des bruits forts et soudain, type chasse d’eau, sirène des pompiers, une moto, une porte qui claque… À l’école le bruit ambiant gêne sa concentration, le bruit de la cantine peut lui amener de l’agitation.
- Une sensibilité visuelle, il peut être ébloui par les rayons du soleil sur le tableau ou sa feuille, sous l’effet de la sécrétion de l’adrénaline, ses pupilles se dilatent. Ainsi son champ visuel s’en trouve élargi, ses yeux sont attirés par les objets posés sur sa table de travail, ce qui le gêne fortement pour se concentrer.
- Une sensibilité à l’équilibre, le sens de l’équilibre se trouve affecté. Il n’aime pas faire des roulades arrières, nager sur le dos ou il lui est difficile de mettre sa tête en arrière pour lui laver et lui rincer ses cheveux.
Les signes de la rémanence du réflexe de Moro chez les enfants
La concentration et l’attention sont déficientes.
Le comportement de l’enfant peut aller dans 2 extrêmes en lien avec le stress, soit il est timide, dans le retrait, il rencontre des difficultés pour se socialiser ou exprimer ses sentiments ou son affection ou il est dans la toute puissance, il sur-réagit, il est agressif ou excité, il a besoin de dominer les autres, il a un profil manipulateur, il met en place des stratégies qui lui permettent de contrôler ses réponses émotionnelles
Il sursaute pour un rien.
Il parle haut et fort et souvent de façon saccadée ou rapide.
Il est maladroit dans sa manière de s’adresser aux autres, il se sent agressé ou alors il est agressif.
Il n’est pas bon en endurance, il s’essouffle rapidement car il ne sait pas correctement respirer, l’air reste dans le haut des poumons.
Il n’aime pas les contacts physiques, les câlins, ni les vêtements serrés.
Il est souvent sur le qui-vive et ses pupilles sont dilatées en cas de grande luminosité et sa vision périphérique s’agrandit. Tout mouvement autour de lui le perturbe.
Il est consommateur de sucrerie qui a un effet régulateur sur l’humeur mais le sucre excite.
Il met en place des rituels pour se rassurer, des tics ou des tocs peuvent se manifester.
Tout changement reste anxiogène pour l’enfant. Il a peur de l’inconnu.
Il a des difficultés à faire des choix.
La place du Rééquilibrage Sensoriel, Émotionnel et Moteur permet la baisse d’intensité de ce réflexe, ainsi l’hypersensibilité va s’intégrer et les conséquences vont diminuer.
Un geste brusque ou une bousculade ne va pas déstabiliser l’enfant, la moquerie des autres ou un événement familial ne va pas créer un débordement émotionnel et empêcher l’enfant d’être présent.
L’anxiété, les émotions et les humeurs seront plus stables et harmonieuses, il aura une meilleure tolérance à la frustration.
La concentration et l’attention seront opérationnelles.
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